jeudi 17 avril 2014



Un vrai vendredi soir, sans réunion, ni enfants à border. La lumière est comme un spot, vive à cet endroit, puis sombre autour. Les murs blancs, blancs. Le canapé pourrait ressembler à un vide sans fond, alors qu'il est enveloppant au possible. Ses grandes jambes, à lui, son immensité si présente. Sa « rassurance » qu'il a appris à mes côtés. Les coussins mous, sans forme, comme une petite mer(e) en vaguelettes rares mais qui me retiennent de perdre pied. Il me demande, ma journée. Ma journée ? Je suis lasse. Égoïstement ou pas paresse, je ne raconte pas, je raconte peu. Trop peu. Ma journée est derrière.
La phrase refrain – qu'est ce qu'on fait-, ou -tu fais quelque chose avec moi- a fait plus que me pendre au nez. Je ne réalise que bien après, ce cœur d'enfant qui vit à mes côtés. Mais je ne sais que trop dédaigneusement jeter mes belles théories enfantines quand je suis face à lui. Il abandonne, comme souvent, me laisse à mes occupations.
J'ai pris d'assaut le canapé à l'envers, les jambes vers le ciel, un livre qui ne me tombe pas des mains. Ce n'est pas vraiment la fatigue, mais le silence. Le silence confortable, je ferme les yeux. La télé pour une fois ne braille pas les infos. J'entends ses gestes, sans rapidité. Les carottes qui se coupent, l'eau qui bout, le couvercle doucement posé ou retiré. Danserait-il avec la cuisine, discrètement ? Cela donne cette impression, comme une valse cachée. Après les cliquetis, rien. Le silence oppressant. J'ouvre les yeux, au dessus de moi, malicieusement, me regarde un géant.

2 commentaires:

  1. Je vous vois tout à fait! j'aime bien ce coup d'oeil par la serrure que tu me permets…

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  2. Bonjour Camille, merci d'avoir osé un mot chez moi, cela me fait très plaisir de découvrir mes lectrices....

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