Un vrai vendredi soir, sans réunion,
ni enfants à border. La lumière est comme un spot, vive à cet
endroit, puis sombre autour. Les murs blancs, blancs. Le canapé
pourrait ressembler à un vide sans fond, alors qu'il est enveloppant
au possible. Ses grandes jambes, à lui, son immensité si présente.
Sa « rassurance » qu'il a appris à mes côtés. Les
coussins mous, sans forme, comme une petite mer(e) en vaguelettes
rares mais qui me retiennent de perdre pied. Il me demande, ma
journée. Ma journée ? Je suis lasse. Égoïstement ou pas
paresse, je ne raconte pas, je raconte peu. Trop peu. Ma journée est
derrière.
La phrase refrain – qu'est ce qu'on
fait-, ou -tu fais quelque chose avec moi- a fait plus que me pendre
au nez. Je ne réalise que bien après, ce cœur d'enfant qui vit à
mes côtés. Mais je ne sais que trop dédaigneusement jeter mes
belles théories enfantines quand je suis face à lui. Il abandonne,
comme souvent, me laisse à mes occupations.
J'ai pris d'assaut le canapé à
l'envers, les jambes vers le ciel, un livre qui ne me tombe pas des
mains. Ce n'est pas vraiment la fatigue, mais le silence. Le silence
confortable, je ferme les yeux. La télé pour une fois ne braille
pas les infos. J'entends ses gestes, sans rapidité. Les carottes qui
se coupent, l'eau qui bout, le couvercle doucement posé ou retiré.
Danserait-il avec la cuisine, discrètement ? Cela donne cette
impression, comme une valse cachée. Après les cliquetis, rien. Le
silence oppressant. J'ouvre les yeux, au dessus de moi,
malicieusement, me regarde un géant.
Je vous vois tout à fait! j'aime bien ce coup d'oeil par la serrure que tu me permets…
RépondreSupprimerBonjour Camille, merci d'avoir osé un mot chez moi, cela me fait très plaisir de découvrir mes lectrices....
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