lundi 10 février 2014





Dimanche, j'avais promis de me prélasser. Pré-lasser. Synonyme : s'abandonner. Alors quand mes yeux se sont ouverts une première fois à 8h30, j'ai dit non, aujourd'hui je m'abandonne. Il fallait compenser les trop longues journées de la semaine, avec quatre fois journées commençant à 6 heures et se terminant à minuit, voir l'heure d'après.
La deuxième fois, il était 10h30. Il me tournait le dos et un rayon de soleil caressait sa nuque et je me suis abandonnée à laisser courir ma main et à m'amuser des tout petits poils blonds qui y brillaient. Seconde promesse, celle d'un dimanche pancakes. Depuis un brunch que nous avions fait tous les deux il y a quelques années, nos pancakes sont fourrés. Jambon, fromage, chocolat, tout ce qu'on trouve dans nos placards qui ferait goût. Cuits dans la pâte. Je crois que j'ai été un peu longue, car il scandait ah ça se rapproche comme un enfant qui y croit tellement que ça ne pourra être autrement. Même si le docteur avait prescris de manger sans télé, j'ai dit c'est dimanche, tant pis. Alors on a regardé Les Coquillettes avec nos pancakes. J'ai trouvé les filles des Coquillettes vraiment greluches et c'est un peu accompagné de nos soupirs que le film s'est terminé. J'ai pensé parfois les films d'auteur, zut, ça casse.
Après ça, je n'ai plus réussi à m'abandonner. Le souvenir de la semaine passée, avec un agacement croissant de ne rien avoir le temps de faire, m'a rattrapé. Alors, profondément, la satisfaction d'avoir une certaine complaisance à se mettre à la tâche. Faire une chasse aux stagiaires, chercher un idée pour faire un tableau magnétique, essayer de comprendre certaines obligations administratives, prévoir des formations pour l'équipe. Malgré tout, le regret de ne pas avoir cet espace réellement pensé dans mon temps de travail. Enfin, j'en suis encore au début, la lassitude est loin d'être là. Mes préoccupations se trouvent plutôt du côté des filles de mon équipe. Et cette semaine, entendre plusieurs fois, en gros je ne fais que de la merde, m'a fait effet coup de poing. Car la colère, quand quelque chose paraît déplacé, n'est jamais loin. Oui bizarrement, c'est la colère qui me porte dans ma prise de position. Je ne veux pas, je ne supporte pas qu'on dise à une enfant de 18 mois tu n'es pas gentille. On me dit que mon hypersensibilité me dessert autant qu'elle perd les autres. Oui tant de fois, c'est vrai. Mais pour les enfants, j'espère qu'elle ne me quittera jamais.
Dimanche, le lit est resté ouvert toute la journée,tel un radeau, il a accueilli nos pancakes, nos cafés, nos thés, notre jeu de société, la soupe mais elle est bonne ma soupe dis donc, ah mais oui elle est super bonne ta soupe, et puis le soir venu, mes questionnements perpétuels sur mon travail.
Lundi, 6 heures, un thé, un cake petit suisse-sirop d'érable-noisettes-noix-amandes-raisins, j'ai pris le chemin de la crèche, et même avec le RER B capricieux, j'ai eu l'impression heureuse, salvatrice et puissante d'aller retrouver les miens. Yi. Haaa. Yihaaa !

vendredi 7 février 2014



Des mois que j'hésite, regarde avec, parfois, une pointe d'envie, les petits chez soi des autres. Avant l'ouverture de celui ci, j'ai tenté deux autres aventures. Une s'est terminée avec une légère pointe d'amertume, mais c'est le passé. Le deuxième a, un jour, arrêté de m’intéresser. Peut-être aussi, parce que grâce à ce blog, j'ai rencontré la vie. Je sortais d'une belle chute, ou plutôt, miséricorde, j'étais en plein dedans. Et j'ai rencontré cet amour de jeune femme. ça a été l'évidence suprême. Comme deux pièces de puzzle qui s'emboitaient. On s'est rencontrées toutes les deux un samedi matin de décembre 2012, il faisait un peu froid, on avait communément un peu la trouille au ventre. Et puis ça a glissé. Les mots, les rires, les sourires, les regards, tout glissait, comme si c'était normal. La connivence. Parce qu'aujourd'hui, finalement, on se dit que rien n'était plus normal que notre rencontre. On se dit, heureusement. Voilà, c'était un peu grâce à mon blog, et je me disais que c'était tellement fort, que tout le reste le serait forcément moins. Quand on goûte au luxe...
Mais je lis toujours, régulièrement, une poignée - ou deux - de blogs, et cela fait presque partie de mon quotidien. Au petit déjeuner, dans le métro, en attendant quelqu'un, pour m'endormir. Malgré tout, sans blog personnel, bizarrement, je n'ose laisser trace de mon passage... ça et puis cette envie presque redondante, il faut le dire, d'écrire un semblant de ce qui se passe dans mon chez moi-tête.
Alors, me voilà.